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le pouvoir de la vulnérabilité-2

Brenée Brown dans son ouvrage sur le pouvoir de la vulnérabilité donne des explications pour nous permettre de comprendre le mécanisme de la honte afin de pouvoir mieux le combattre par la vulnérabilité.

Elle donne la définition suivante de la honte : c’est l’expérience profondément douloureuse de croire que l’on est défaillant et par conséquent indigne d’amour, d’intimité ou de contact.

« Nous sommes psychologiquement, affectivement, cognitivement, spirituellement programmés pour le contact, l’amour et l’intimité. Le contact avec autrui, de même que l’amour et l’intimité (deux expressions du lien) est ce qui nous fait vivre, ce qui donne du sens à notre vie. La honte est la peur qu’une chose que nous avons faite ou échouée à faire, un idéal que nous n’avons pas atteint, nous rende indigne de contact.

Tout le monde éprouve de la honte dans les endroits les plus familiers tels que : l’apparence et l’image corporelle, l’argent et le travail, la maternité et la paternité, la famille, l’éducation, la santé physique et mentale, la dépendance, la sexualité, le vieillissement, la religion, les traumatisme, les stéréotypes et étiquettes … La honte tire son pouvoir du fait d’être indicible. C’est pourquoi, elle adore les perfectionnistes. Il est facile de les faire taire. En prenant suffisamment conscience de la honte pour la nommer et l’exprimer, on lui coupe littéralement l’herbe sous le pied. La honte déteste les mots. Une fois exprimée, elle commence à se faner. De la même manière que la lumière est mortelle pour les Grimlins, le langage et le récit éclairent et détruisent la honte.

Tout le monde se sent honteux. Tout le monde a du bon et du mauvais, de la lumière et de l’obscurité en soi. Mais si on n’accepte pas la honte et les conflits, on commence à croire qu’on est méchant, déficient, insuffisant et pire encore, on commence à agir à partir de cette conviction. Si l’on veut vraiment s’engager, être solidaire, il faut être vulnérable. Et pour être vulnérable, il faut développer une résilience face à la honte.

Le sentiment de sa propre valeur favorise la vulnérabilité, le partage généreux et la persévérance. La honte, au contraire, rapetisse et conduit au ressentiment et à la peur. Au sein des cultures fondées sur la honte, dans lesquelles les parents, les dirigeants ou les administrateurs encouragent consciemment ou inconsciemment les individus à faire dépendre leur valeur personnelle de ce qu’ils produisent, je constate démotivation, reproches, commérages, stagnation, favoritisme et assèchement total de la créativité et de l’innovation… La peur mène à la répugnance à prendre des risques. La répugnance à prendre des risques tue l’innovation.

Comme Roossevelt l’a dit, beaucoup oser, c’est se tromper et manquer souvent son but. Les échecs, les erreurs et les critiques s’accumulent. Pour surmonter les déceptions, les blessures et les chagrins inhérents à une vie pleinement vécue, être perdant ne doit pas être synonyme d’indigne d’amour, d’intimité et de joie. »